Publié le 12 Décembre 2021
En cette période hivernale, la nature prépare déjà sa mue printanière. Si vous êtes attentif (s) à un entretien naturel, sans engrais chimiques ni pesticides de vos jardins et pelouses, vous aurez peut-être la chance d’y apercevoir dès maintenant des rosettes d’orchidées. Repérez les lieux ou préparez de petits jalons pour les installer avant la floraison. Cela évitera de les couper prématurément avec la tondeuse. C’est le moment d’observer votre pelouse, de trouver ces fameuses rosettes et de les compter. Les orchidées de printemps, à la floraison précoce, ont déjà leurs rosettes bien développées et bien visibles. Vous les admirerez au printemps, d’autant plus épanouies si vous êtes sur un terrain calcaire. L’orchidée est dépendante de la symbiose souterraine pour vivre, et d’insectes pollinisateurs pour se reproduire. La fleur parfois imite la forme d’un insecte, et la plante émet des phéromones d’insecte.
Patrimoine
Selon leurs spécificités, les orchidées peuplent prairies, landes, marais, lisières, bords de routes… mais elles peuvent aussi pousser dans votre jardin où elles affectionnent les pelouses non tondues à ras. Tout le monde connaît les orchidées exotiques, mais nous ignorons souvent à tort l’existence de ces espèces sauvages à nos portes. Les orchidées présentent pourtant un intérêt patrimonial non négligeable.
Le saviez-vous ?
L’inventaire national du patrimoine naturel (INPN) est un portail de diffusion de la connaissance de la biodiversité française dépendant du Muséum National d’Histoire Naturelle. Il n’y a pas d’arrêté de protection constitué à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine. Pour l’instant l’arrêté du 8 mars 2002 relatif à la liste des espèces végétales protégées en Aquitaine, fait toujours foi. D’après la base de données INPN, 15 espèces sont protégées en Aquitaine, dont 13 sont présentes en Lot-et-Garonne. D’après la liste rouge de la flore vasculaire d’Aquitaine de 2018, dernière en date: 4 espèces sont classées "Quasi menacées", 1 espèce est classée "Vulnérable", 1 espèce est classée "En danger", et 1 espèce est classée "En danger critique".
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MAI 2020
Publié le 23 mai 2020
L’opération d’inventaire participatif est ainsi nommée ! Le recensement des orchidées sur le département de Lot-et-Garonne a lieu depuis plusieurs années maintenant. Elle est destinée à collecter et à faire remonter les informations sur la présence ou pas des orchidées. La période est propice, du printemps à l’été les espèces fleurissent et sont facilement reconnaissables.
Pour vous aider, le CPIE met à disposition des outils sur son site internet dédié, www.biodiversite47.fr
Il existe en France des structures ou associations spécialisées, quelquefois académiques, mais pour le CPIE l’action de préservation passe avant tout par la sensibilisation du public et l’appropriation des pratiques respectueuses des milieux, qui permettront de voir réapparaître des plantes. L’impact des particuliers et collectivités par exemple est primordial, avec notamment la mise en place de fauches tardives ou des passages d’outils et de tondeuses légèrement décalés en hauteur.
Les orchidées (orchidaceae), du latin "orchis" et du grec ancien "orkhis", forment une grande famille des plus diversifiées, comptant 30 000 espèces réparties en 850 genres souvent rencontrées en région tropicales. C’est la présence d’un champignon microscopique qui permet à la plante de pallier l’absence de toute réserve dans ses graines, et de radicelles au niveau des racines. Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) est très intéressé par la remontée de données et d’informations de terrain. Cela est valable pour de nombreuses espèces végétales et animales. La connaissance est un élément majeur de la protection des espèces.
À Villeneuve-sur-Lot, la commune s’est engagée dans la réalisation d’un Atlas de biodiversité communale avec la participation et le soutien de l’Office français de la biodiversité. Les habitants peuvent utiliser les outils mis disposition sur le site www.abcvilleneuve.fr Le CPIE coanime la démarche, et rassemble les informations. Le public est invité à observer, noter, transmettre… et à participer à l’éclosion de "la biodiversité ordinaire", celle qui nous entoure, si proche et parfois méconnue…
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Publié le 16 mai 2020
A cette période, il existe une fleur qui joue la vedette dans les jardins des particuliers, parfois dans les lieux publics et désormais aussi depuis quelques années sur les bords de routes.
Il s’agit des orchidées sauvages. Elles sont multiples et présentes des caractéristiques permettant de bien les déterminer. La présence d’orchidées est signe d’un espace préservé, elle réapparaît notamment dans les jardins dès lors qu’il n’y a plus d’utilisation de désherbants ou que les tondeuses ne les massacrent pas. Le CPIE propose depuis 2016 l’opération "zoom sur les orchidées". L’opération ainsi nommée rejoint les sciences participatives et permet à chacun de renseigner les pieds, leur nombre et la période de floraison. Il est possible aussi d’envoyer des photos pour aider à la détermination. Les orchidées présentent un patrimoine naturel extraordinaire.
Nul besoin d’être un botaniste chevronné ou un orchidophile averti pour les repérer. Au printemps, au moment de leur floraison, elles se remarquent généralement par leur couleur, la forme de leur fleur ou leur taille. On peut difficilement les confondre avec d’autres plantes.
Les orchidées sont présentes sur la quasi-totalité de la planète. Elles constituent une des familles les plus importantes du règne végétal avec plus de 30 000 espèces. Elles sont pour la plupart tropicales ou équatoriales, cependant nos latitudes recèlent de nombreuses espèces.
Chez nous les orchidées sont géophytes, elles poussent en terre contrairement à beaucoup d’espèces exotiques qui sont épiphytes. La plupart de nos espèces possèdent des racines sous la forme de deux tubercules. Le mot orchis provient d’ailleurs de la forme de ces tubercules évoquant des testicules.
Les orchidées font partie des Monocotylédones tout comme les graminées, les palmiers ou encore les bananiers avec qui elles ont en commun de n’avoir qu’une seule feuille à la germination de l’embryon.
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JUIN 2018
Publié le 09 juin 2018
L'orchis pyramidale : la star de Pentecôte...
La prochaine sortie proposée par le CPIE 47 sur les orchidées aura lieu le mercredi 13 juin, de 14h30 à 16h30, sur le site de Lascrozes. Revenons aujourd'hui sur l'orchis pyramidal, la star de Pentecôte, toujours fleurie en ce moment…
L'orchis pyramidal (anacamptis pyramidalis) est une orchidée terrestre européenne. Sa floraison s'échelonne d'avril à juillet. Si je vous en parle aujourd'hui, c'est que le temps pluvieux de ces dernières semaines de mai fait qu'elle est encore très présente dans les jardins, les espaces publics ou sur les bords de route. La plante peut atteindre 60 cm mais oscille le plus souvent entre 10 et 25 cm (photo Jean-Manuel Torrès).
Ses feuilles lancéolées dressées sont situées à la base de la plante et d'autres plus petites, peu visibles, sont fixées sur la tige (feuilles caulinaires). L'inflorescence dense forme un épi pyramidal de fleurs serrées. Les fleurs rose soutenu mais dont la couleur peut varier du rose clair au pourpre sont très rarement blanches. Leur labelle, nettement trilobé, muni de deux crêtes saillantes à la base, forme vers l'arrière, un éperon filiforme d'environ 1 cm.
Cette plante était bien connue autrefois, et certains la nommaient «la Pentecôte»… Car c'est à ce moment de l'année que les gens la cueillaient traditionnellement pour en faire des bouquets. Puis elle a ensuite beaucoup disparu. Elle réapparaît désormais en nombre depuis quelques années.
L'hybridation avec d'autres anacamptis a été observée. On nomme cela hybridations interspécifiques. Elle est possible avec des serapias (hybridations intergénériques).
La plante ne possède pas de nectar, l'attirance des papillons pour cette dernière est donc un leurre. Comme il s'agit d'assurer la fécondation, la morphologie des fleurs est bien adaptée aux trompes des lépidoptères. Les lépidoptères intéressés peuvent être diurnes ou nocturnes, les genres sont : euphydryas, melanargia, melitaea, pieris, zygaena. Une observation concernant un syrphe comme pollinisateur a été rapportée.
L'anacamptis pyramidalis colonise les sols calcaires, les pelouses, les prairies sèches et bien exposées, les talus, jusqu'à 2000 m d'altitude.
Cette orchidée se répartit sur le centre et le sud de l'Europe et forme dans certaines régions des populations très abondantes. Présente en Angleterre et en Irlande, elle est très rare en Belgique, où elle atteint, sur le continent, sa limite nord. Elle est commune en France : Alpes, Aquitaine, Corse, Lorraine… En France, l'espèce est classée en préoccupation mineure.
MARS
Publié le 24 mars 2018
Ophrys de Mars : la bien nommée
Il existe 47 espèces d'orchidées sauvages en Lot et Garonne dont 17 sont protégées. Les orchidées sont à l'honneur sur le site biodiversite47 du CPIE, qui a créé un OLB «Observatoire Local de la Biodiversité «spécialement dédié à cette famille. Le public est invité à faire part de ses observations pour plus de connaissance partagée sur les espèces locales.
C'est ce que l'on appelle «les sciences participatives «très en vogue actuellement. Le coin nature vous présente aujourd'hui l'Orchis de mars (Ophrys occidentalis). Sa floraison précoce est suivie de près par sa cousine l'ophrys araignée (Ophrys sphegodes).
L'Ophrys de Mars (Ophrys occidentalis) est une plante peu haute. Sa tige mesure de 10 à 25 cm, ses feuilles basales forment une petite rosette. Les fleurs livrent 3 sépales verts avec nervure marquée. On y voit deux pétales glabres plus foncés que les sépales, parfois colorés, et 1 labelle brun, velu à marge jaune avec une macule bleuâtre en forme de H. Sa floraison s'étale de février à avril. On la rencontre sur les garrigues, pelouses sèches, et broussailles.
Reproduction
Le genre Ophrys, comme beaucoup d'autres plantes à fleurs a besoin d'insectes pour la pollinisation. Mais ce genre a adopté une stratégie tout à fait remarquable consistant non pas à offrir du nectar comme récompense, mais à plutôt utiliser un leurre par mimétisme visuel ou olfactif. Le genre en est devenu dépendant et chaque espèce a co-évolué quasiment qu'avec une seule espèce d'hyménoptère. C'est lors de ce contact prolongé avec la cuticule que le mâle va frôler les pollinies et les transporter vers une autre fleur de l'espèce par un nouvel acte de pseudo-copulation.
Les orchidées sauvages s'apprécient à l'extérieur, dans leur milieu, et ne supporteront pas la captivité. Ce n'est pas la peine de les couper pour en faire des bouquets. Elles faneront très rapidement dans le vase. Préférez participer aux sorties nature et découverte du CPIE